Dans l’ombre bleutée Des peupliers de Hollande A cette endroit précis De leur longue rangée Où nous avons conscience De ne pas être vus Nous enlaçons le temps De nos bras vigoureux Puis nous l’attachons Dépouillé Nu A la naissance du soir Contre l’un des grands troncs
Hormis les arbres Le ciel et nous Nul n’a rien remarqué
Nous lui clouons le bec Avec un clou si long Que l’arbre se met Aussitôt à saigner
Il n’est rien plus beau De plus jubilatoire Que le temps crucifié