Ce jardin sombre nous est inconnu Et ces grands arbres noirs Conifères et feuillus Plantés en quinconce Nous ne les avons jamais vus
Que cherchez-vous à nous prouver Dans l'inquiétant silence Du coeur de la nuit Que la brume remplit De sa froide présence
Une voix qui nous sert ici de guide Nous fait avancer lentement Alors que notre marche Ordinaire est rapide Surtout quand souffle le vent
Parfois même nous nous envolons Comme ces oiseaux dont nous devinons La discrète présence Mais que nous ne verrons Qu'au lever du jour
Une autre voix nettement plus grave On dirait celle d'un vieillard Fait résonner des mots d'amour Des paroles sirupeuses Des vers infiniment lourds De poésie désastreuse
Et le long d'épais buissons De plantes épineuses Nous pensons voir rouler Une boule lumineuse Qui s'éloigne à mesure Que nous en approchons