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jack Bérard

Home du Dingo

J’habite une maison de soie .
De celle qui, se porte en soi .
Il y a quatre fenêtres et une porte .
Cependant , je n’aime pas les importuns , les bruyants , les « m’as tu lorgné « , les « gominés de la certitude « , les laqués du « j’en rajoute « , les pompeux du « j’me touche le front «...
Alors j’ai tissé un rideau fait de bouchon de liège
devant ma porte...
Mais il m’a fallu beaucoup , beaucoup de bouchons...
Et pour avoir beaucoup , beaucoup de bouchons il a fallu que j’ouvre beaucoup , beaucoup de bouteilles de vin...
Ce qui fait que depuis ce temps je suis ivre du matin au soir...
Et même la nuit !
Bah ! celà ne me gêne pas et - je vous l’avoue - j’aime beaucoup danser avec les éléphants tout roses qui font des rondes et des entrepachidermes des plus éthérés...
j’ai aussi quatre fenêtres...
La première s’ouvre sur le ruissellement des peines...
Je l’ouvre parfois et y glisse un épanchement de lacrymales salées
qui feront des petits fleuves impétueux de regrets...
La deuxième s’entrebâille sur le beau champs des illusions déçues
( celles qui nous font dire : « oh j’aurais dû !!! ) « alors , un peu
mélancolique , je la referme en me disant que le paradis n’est - parfois -qu’a un pas de notre audace...
Pour ce qui est de la troisième ...L’espagnolette en est si souple
qu’ont ne sait si le vent du printemps s’y engouffre ou bien si les frimas hivernaux y sont maîtres ...Le paysage s’y joue d’étrangetés déroutantes si proche de l’abîme des cieux...
Celle là reste une étrangeté...
L’ultime ouverture offre le visage impavide et beau de la déesse finale , somptueuse ,
lointaine et proche , délirante de démesure , inaccessible et portant si proche...
Une geste pétrie d’insondable...