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Hebert LOGERIE

Une Aube Mélancolique, Sans Nom et Sans Fin (Poème Révisé)

Nous allons enterrer les morts:
Mère, père, compatriotes, sœurs et frères.
Nous allons enterrer les morts:
Évêques, pasteurs, maires, sicaires et vicaires.

Les enfants, de chœur en rang, sont en sang.
Les crucifix fêlés sont, en branle, sur les bancs,
Respirant comme des pauvres patients en agonie.
Les choses, dit-on, sont bizarres et impolies.

Les cadavres sont en dévergondage.
Les gosses et fillettes n’ont pas peur des vieillards
Trépassés sur les vieux fauteuils et sur les chars
Des clochards intoxiqués non loin de la grande plage.

Nous allons enterrer les morts :
Les menteurs, les fous, les lâches et les politiciens.
Nous allons enterrer les morts :
Les professeurs, les savants, les passants et les musiciens.

Le vestibule est un cimetière mal décoré.
L’étrange table ressemble à un tabernacle souillé
De pleurs, de sang et d’écumes parsemées
De fleurs fanées que les athées ont balanstiquées.

Cet événement n’a pas de fin, ni de nom.
Ce massacre est âcre, odieux, triste et brutal.
Les criminels sont ubiquiteux dans les cantons,
Et les citadins ne savent quoi faire où tout est fatal.

Nous allons enterrer les morts :
Les rêveurs, les vieillards, les borgnes et les soldats.
Nous allons enterrer les morts :
Les racistes, les sbires, les hypocrites et les malfrats.

Les sourires sont tristes, comme les pétales
Éparpillés, dans le tohu-bohu des labyrinthes.
Devons-nous avaler une dernière gorgée létale
Mixée de l’huile de ricin, du miel et de l’absinthe ?

Nous allons enterrer les morts :
Les anciens, les innocents, les jeunes et les cousins.
Nous allons enterrer les morts :
Les incrédules, les drogués, les renards et les voisins.

Quelle aube mélancolique, sans fin et sans nom
Pour un peuple héroïque qui catégoriquement dit: non
À la mort, non à l’esclavage, et définitivement: oui
À la liberté et à la vie. Oh ! Lecteurs, les échos sont inouïs.

P.S. C’est un poème révisé :
‘ Un Après-midi Sismique Sans Fin, Et Sans Nom’.