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Hebert LOGERIE

Nous Rêvons Encore, Encore D’Haïti

Nous rêvons encore, encore d’Ayiti
Un pays de rêve
Un pays sans trêve
Un pays de cauchemar
Un pays de tintamarre
Nous rêvons de ce pays jadis super-joli
Où les fleurs étaient les plus belles
Où les femmes étaient les plus charnelles
Et les oiseaux chantaient mieux qu’ailleurs
Une oasis où l’on rêvait d’un parfait bonheur
Ayiti, un pays de caresse
Ayiti, un pays de tristesse
Ayiti, un pays en détresse
Ayiti, un pays de mille et une tresses
Dieu, nous rêvons encore de ce drôle paradis
Sur une terre qui tremble et qui brûle de folie
Où le soir le jasmin embaumait la nature
Nous pensons toujours à ce pays d’aventure
Ayiti, un pays de haine
Ayiti, un pays de peine
Ayiti, un pays de souffrance
Ayiti, un pays de résilience
Ayiti est un pays de feu où le sang coule
Du haut des mornes de Boutilier jusqu’à la Saline
Ce sont les anathèmes de Jean Jacques Dessalines
C’est le prix qu’on paie quand on a mis dans la moule
Le Père de la Patrie. C’est une dette impayable
Où les intérêts s’accroîtront jusqu’à l’éternité
Ayiti, un pays où les malfrats sont capables
De commettre des crimes odieux jamais imaginés
Ayiti, un pays sans trêve
Ayiti, un pays de cauchemar
Ayiti, un pays de rêve
Ayiti, un pays de bagarre
Ayiti, un pays où l’on meure pour rien
Commes des chats, des rats, des souris ou des chiens
Ayiti, nous rêvons encore de ce jadis beau pays
Que ses propres enfants ont vendu pour rien et trahi
Avec les disciples de Judas. Ayiti, un petit lot de terre
Où les cadavres sont partout, c’est un vaste cimetière
Qui ne refuse personne : les coupables comme les innocents
Haïti, une contrée jadis d’amour
Haïti, une contrée jadis de bravoure
Haïti, une contrée jadis de respect
Haïti, une contrée jadis de paix
Ayiti est un entonnoir qui jamais ne serait rassasié de sang
Et où les pleurs lavent les trottoirs et les cris assourdissent
Les brutes. Les femmes endeuillées n’ont plus de voix pour crier
Les enfants s’empressent de grandir pour affronter les vices
Et les magouilles qui leur guettent comme à l’accoutumée
Ayiti, un pays où l’espoir est très maigre
Ayiti, un pays où tout le monde pleure
Ayiti, un pays où l’eau des rives est aigre
Ayiti, un pays où trop de gens meurent
Quelques oiseaux ont cessé de chanter
Même les coqs les plus robustes ou musclés
Ayiti est un pays de division
Où la force ne vient pas de l’union
Mais des armes lourdes provenant de l’étranger
Qui mettent la vie de tout le monde en danger
Ayiti, terre de chaleur, est maintenant en guerre
En guerre avec elle-même. Ayiti, Ayiti, naguère
La perle des Antilles, est à présent une honte
Pour tous ceux qui l’adorent. On démonte
Détruit, vandalise, pille et gifle ce jeune pays
Chaque seconde de la sainte journée. Oh ! Ayiti
Ayiti, la terre du feu
Oh ! Il neige et il pleut
Sur Ayiti, un pays de rêves
Un pays qui souffre et qui meurt
Un pays où l’insécurité et la peur
Règnent ou gouvernent. Oh ! Ayiti, la terre des martyrs
Ecoutez les malfaiteurs ! Ils brûlent et ils tirent
Ils volent et ils tuent encore. L’état est absent
Dans les rues en hémorragie, comme des rivières de sang
Nous rêvons encore, encore d’Ayiti
Jadis notre oasis, notre pays, notre paradis.