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Hebert LOGERIE

Loin D’Être Un Martyr Ou Un Héros

Loin d’être un héros, d’être un saint, un ange ou un martyr
Le Peuple n’a ni envie, désir, volonté ou raison de mentir
D’après la Bible, Dieu a donné sur la montagne Sinaï
A Moïse, les dix commandements que l’homme trahit
Tous les ans, mois, jours, heures, minutes et secondes
Parce que Ève a désobéi et a donné à Adam : ‘le fruit
Défendu’, donc l’homme se trouve au milieu d’une ronde
Où la mort attend tous : criminels, coupables et innocents
Voilà pourquoi que l’on dit que les morts ont tort et personne
N’est épargnée. Nous sommes tous impliqués : qu’il tonne
Qu’il pleuve, pour paraphraser. Nous attendons le premier son
De la cloche de l’Éternel Dieu pour quitter la terre en haillon.

On avait l’audace d’assassiner Dessalines qui reste un Héros
Pour l’humanité, pour nous. Nous lui porterons toujours très haut
Un Héros se sacrifie pour le peuple, les pauvres et les autres
Pas pour les choses, mais pour ceux qui cherchent des apôtres
Pour se battre, s’œuvrer et se sacrifier pour les démunis de la société
Oh ! Martyr ! Oh ! Héros ! On cherche continuellement un moyen
De faire pleurer, de faire souffrir notre peuple souvent bafoué et affamé
Les morts ont tort même ceux qu’on a assassinés, giflés, vilipendés
Piétinés, criblés de douze balles et exécutés pour des raisons justifiées
Ou des causes farfelues. Les morts on toujours tort au fond du cercueil
En face des hypocrites et des politiciens récitant des discours d’accueil
Quelle eulogie ! Depuis quand l’homme était innocent, franc et véridique ?
Mais Papa Dessalines restera brave, magnanime, héroïque et patriotique
On a pitié pour tous les hommes et femmes battus, décapités ou assassinés
Quand on se noie dans l’infundibulum des émotions, on raconte tout et tout
Comme les boucs qui jasent et les corbeaux qui bavardent comme des fous
Malgré tout, on s’attriste, pleure et souffre quand quelqu’un a trouvé la mort
Pour des raisons qu’on ignore. Frères et sœurs, les morts ont éternellement tort
Qu’on se résigne. Il faut avancer parce que les secondes ne vont pas attendre
Le cortège ne s’arrête pas. Le temps passe. Et les fleurs sont presque tendres.