Dans ses yeux passaient les grands vents Qui s'en venaient des anciens temps Quand sous une lune sauvage Des chants s'élevaient implorant Tandis que grondaient les orages, Tandis qu'un éclair zigzagant Parcourait la plaine effrayée Où se courbaient les azalées, Puis, des nuages d'oiseaux noirs Filaient bruyants vers l'océan, Lion hérissé, furibard En vagues roulant son tourment Jusqu'aux confins de l'univers Où tout se réduit en poussières. Dans ses yeux passait le silence, Quelques instants avant l'aurore, Quand le soleil de ses doigts d'or Vient raviver une espérance, Un poète aux yeux flamboyants Renaît à l'ombre du Levant. Dans ses yeux séjourne l'amour Rajeuni comme au premier jour.