Vos
poèmes

Empêtrés dans la boue dont ils n’ont su s’extraire,
Ces Gobelins baveux n’ont vraiment rien pour plaire,
Ils n’ont de leur vécu retenus qu’une image
D’un miroir frelaté qui lustre leur pelage,
Histrions patentés mais piteux comédiens,
Sur des tréteaux rouillés, ils font leur baratin,
Fier Saint-Just le matin en Faustine le soir,
Roi croqueur de mignons ou d’olives velues,
Ils faut les voir jouer au martyr en peignoir,
Larmoyants caïmans aux mâchoires aigües
Prêtes à engloutir l’innocent confident
Qui aura, malheureux, approché son oreille,
Arrachée sans pitié par la dent carnassières.

Les voici indignés dans leur pose martiale,
Prônant l’égalité en Gracques colossal,
Dissimulant le fait que leur seul intérêt
Est de faire avaler leur infâme brouet;
S’ils jouent de la lyre, Rome ne flambe pas
Mais un bonze atterré d’ouïr leur ode à rat,
S’ils chantent Mariano, le soleil s’obscurcit
« Une éclipse à coup sûr » clament-ils indécis.
Quand, en enfants d’Euterpe, ils déclament leurs vers,
On entend au lointain braire les cimetières
Car la seule passion de ces gourds Capitan,
C’est leur nombril puant aux effluves d’orteil
Que ne peut apprécier leur misérable flair,

Ces piteux Arlequin ont bien d’autres étoffes,
Tout à leur complaisance, ils se font philanthropes,
Et s’en vont consoler en humble philosophe
Les pauvres offensés et autres déprimés
Qu’ils auront affiliés au club des suicidés,
Les voilà brusquement potes des antilopes
Qu’ils immortalisent de leur Rover chromé
Juste avant d’écraser un jeune Soudanais….
Ils aiment cultiver de leur ego fervent
La différence innée qui n’a pas son pareil
Sauf dans l’oeil du requin de leur semblable frère!

Leurs brillants dialogues ne sont qu’échos branleurs
Leurs profondes pensées les lourds pets des farceurs,
De l’autiste, ils ont pris son auto-référence,
De la tautologie, sa claire insignifiance,
Ils sont, selon Nietzsche, les derniers des bonhommes
Affectés pesamment par les trypanosomes.