Sous un ciel asservi aux assauts de l’hiver, Aux tumultes pluvieux écumant de colère, En grand deuil , l’horizon grince comme une croix Qu’enlace la bise de ses multiples bras,
Quelques arbrisseaux nus, tordus, en désarroi Longent à l’infini des ruisseaux moribonds, Leurs maussades reflets où sinue un frisson Diluent leur ennui dans un triste frimas,
Un chemin torturé étale ses blessures, Au milieu d’une fange où le passé perdure Quand cet obscur silence annonce l’avenir Où toujours recommence un jour sans devenir,
Des sabots prisonniers de la morne saison Poursuivent éreintés l’implacable calvaire, L’ homme déterminé les guide sans passion, Ses doigts engourdis caressent une crinière.