La porte ouverte, personne ne rentre, Le vent et la poussière emportent les saisons, Sur le mur blanchit une ombre puis s’évanouit, L’image d’un visage figée dans un miroir Regarde résignée les flèches d’une horloge A la poursuite du temps. Quelques pommes bleuissent sur le bord D’une fenêtre d’où l’on voit défiler Depuis tant d’années, Le même corbillard et le même cortège, Le cercueil pourtant vide qui attend patiemment, Un vase fané pleure des corolles Sur une table où gémissent les heures, La porte ouverte, quelqu’un s’en va Rechercher dans sa mémoire Ce qu’il fut un jour Avant de n’attendre plus personne.