Pourquoi t'évertuer Diotime A évoquer les pléïades, L'enfer nous est si intime, Ton paradis est trop fade, Si Dieu ne joue pas aux dés, Au Poker, on l'a roulé, Nous dévorons l'avenir Car le présent est bien pire, Aux aurores boréales On substitue l'Oréal, Peu nous chaut l'amour sublime Qui, fangeux, annonce un crime, La fusion sans lendemain... Un souvenir qui s'éteint! Il nous faut déjà la suite Sans avoir rien commencé, Nous aimons d'autres visites Celle-ci nous a lassés. Aux évocations de l'art, Nous gouaillons comme un barbare, Nous sommes contemporains D'un monde où tout devient rien, Où ce qui est irréel Vient occulter le réel, Nous adorons l'éphémère, Mais la mort nous désespère, Rien n'est vrai, tout est permis, Baillons-nous dans notre ennui Et laissons sur les chemins Les rebuts de nos festins.