L'an pire de l'éphémère
Usés et abusés jusqu’à l’absurdité,
Tant de mots écument dans un brumeux bourbier,
Des cageots de clichés dans leur jus putrescent,
Des crachoirs d’alibis aux gargouillis puants
Et ces indignations de gaupes vertueuses,
Ces justifications de moinillons baveux,
Ces slogans filandreux de sophistes gommeux
Et ces lamentations de croupières véreuses,
Logorrhées punaises dans des débats visqueux,
Controverses creuses sur des ondes enflées,
Viles polémiques sur des plateaux baveux,
Logomachie mâchée aux arguties branlées,
Perroquets babillards, vermisseaux melliflus,
Charognards saliveux, cloportes acariâtres,
Babouins provocateurs, bouledogues coquâtres,
Quelle ménagerie de tartuffes mafflus!
Imbus de vérités incarnées en personne,
Ces charlatans viraux vendus au plus offrant,
Affirment chaque jour quand passent les cigognes
L’inverse de la veille en experts impotents,
Car voilà le drame de nos dromocraties
Où tout est consommé en d’infinies orgies,
Informations biaisées, déformations outrées,
Formulations niées, amnésies assumées,
La liberté d’anchois et le droit à l’horreur,
L’illusion d’être soi alors qu’il est ailleurs,
Sincère hypocrisie, cécité stratégique,
Babel s’effondrera dans des fêtes tragiques.
