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Giovanni BENINI

Les résidents

Le boa du nabab pendu au baobab
Va broyer les bonbons du barbon ballonné,
Le bouffi a la bourse appâté par des bons
Baratte en baccara comme un bedeau bêlant,
La babelutte molle, enflaqué, déconfit,
A défaut de butins, le babouin abusé
Ebranle apitoyée une baronne blette,
Perruquière au matin, bayadère à minuit,
Bras-dessus, bas dessous, ils butinent baveux,
Après le casino, dans un gourbi lépreux
Mais au poker menteur, les zozos sont losers,
Le tycoon en tutu est sans noix de coco,
Borgne aux tettes enflées, une vraie virago,
Le rombière édentée, ancien bachibouzouk,
Un dompteur de cobra applaudi dans les souks,
Hallali, quelle horreur ! Adieu les bacchanales,
C’est dans un brouhaha au galop d’un cheval
Que l’idylle se casse en phase terminale,
On bouscule et bascule, on ne sait qui est qui,
Chantre des Walkyries, lecteur d’Hara Kiri,
Le barbouze en barbie, la perruche en barbu,
La moquette est maquée d’écumeuses moussons,
Prothèse oculaire, faux anus en latex,
Tarin de mirliton, moumoute d'un bourgmestre,
Un Implant mammaire, le condom en pirex,
Une matraque rose à l'embout épineux,
Une barbe à papa, un portrait d'Obama,
Le buste de Macron taillé en cuberdon,
Deux momies foutraques aux regards résineux
Qui tire l'oreille d'un Poutine visqueux,
Tout cela n’était rien qu’un burlesque spectacle,
Le cauchemar sans fin de toxicomaniaques
Dans ce vaisseau branlant à travers les étoiles,
Où les seuls résidents, les derniers survivants
De ces homo sapiens, ces zappeurs béotiens,
Ne sont que des camés qui pleurent leur foyer.