Nos vies désolées dans les méandres d'ici A dévider le fil du temps qui nous fléchit, Le sphinx de glace pose une énigme et nous quitte Un rapace plane sur nos têtes sceptiques,
Dans tes yeux sombre l'étoile du paradis, L'indifférence dissipe son entropie Comme une danse figée dans une amnésie, Comme l'échéance d'une histoire en sursis,
Dans ce train vide Qui nous mène à l'oubli, Des heures passent Le long des couloirs Dans une brume qui s'épaissit,
J'aurais voulu partir en Amazonie Chercher les lunes vertes, les rêves ensevelis, J'aurais voulu trouver en Etrurie Les talismans profonds, les ailes de la nuit… Pour te raconter.
Nos morts imprimées dans un grimoire flétri D'où s'exhale sans fin le virus de l'ennui, Des images molles qui cachent nos méprises, Des fariboles pour provoquer les surprises,
Sur tes mains se trace une morne géographie De vieux pays trop saturniens, trop envahis De consternants concerts dans un théâtre empli D'amples primates aux badges mal assortis,
Dans ce train vide Qui mène à l'oubli Des ombres passent Le long des couloirs Dans une brume qui s'épaissit,
J'aurais voulu partir en Patagonie Chercher les aigles blancs, les laves en furie, J'aurais voulu trouver loin en Sibérie Les grands cerfs souverains, les sauvages pythies… Pour t'enchanter.