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Giovanni BENINI

Essai d'ethnopsychiatrie

Les pneusophages n’ont qu’un seul idéal : naitre, vivre et mourir sur des pneus.
Toute leur éthique se fonde sur cette valeur irréfragable et toute transgression est punie de la plus atroce façon, l’hérétique est condamné à consommer du caoutchouc durant sept jours, après quoi, on vide ses intestins que l’on remplace par des chambres à air, gonflées, celles-ci se satellisent avec le cadavre du parjure.
Les pétrolistes ( à ne pas confondre avec les petroloins qui courent toujours derrière leurs vents, l’anus euphorique), cousin des pneusophages sont réputés pour leur courage, en effet, quand leurs jours s’achèvent, on les empale, les cuisses bien écartées, au sommet d’un Derrick, juste avant le jaillissement du pétrole qui emporte leur carcasse dans une fontaine d’huile noire, la distance parcourue par la projection du corps fait l’objet de paris incessants en cotation boursière, les délits d’initiés ne sont pas à exclure…

Les dromobécassines aux muqueuses frétillantes, toujours friandes d’expériences inouïes (foin évidemment du banal coït concédé aux garçons de ferme…)n ‘ont pas de temps à perdre, selon leur devise : Ce qui ne se conçoit pas se fait vite!
Leurs journées sont planifiées avec l’efficacité d’un métronome, des séances d’esthéticienne au voluptueux massage ayurvédique en passant par l’initiation polyglotte en immersion et les défoulements baveux sur les réseaux-asociaux, elles manifestent une tolérance sans faille aux agissements de soi - un peu moins des autres- culminant dans cet adage ; Ce qui n’est pas interdit est permis mais il n’est pas permis d’interdire ce qui n’est pas interdit de se permettre( aporie abyssale que les générations post-modernes n’ont pas fini d’explorer…).
Irréductibles adversaires des automatismes judéo-chrétiens dans leur censures libidinales( depuis bien longtemps obsolètes…), en fin de rage-party où elles ont exorcisé leur phobie d’être femme, telles de ménades en furie, elles se ruent sur la tombe des grands moralistes et lacèrent leurs ossements à coup de griffes dans le cimetière de la métaphysique sous une lune insensible à leur tapage inutile.

Doués du don d’ubiquité, experts en techniques de téléportation, les zoobscènes cultivent l’art de se croire partout alors qu’ils ne sont nulle part, quel que soit l’événement, dès qu’il y a une foule de badauds, des smartphones, des cameras, des drones, ils sont là, toujours le même sourire béat, le regard humide d’émotions bovines, les joues rebondies de raie réjouie, la casquette vissée sur un crâne au contenu douteux, ils pratiques le nomadisme à roulette recyclable et se nourrissent essentiellement de pattes d’éléphant sauce bicky et de poils de mangouste aux algues vénitiennes.
Placés dans une chambre noire sans miroir, ils fondent en une masse gluante et deviennent de la pâte à chewing gum.

Immuables gardiens d’une tradition millénaire, les balanctonporcs sont inflexibles, dès qu’ils trouvent un pourceau sur leur matelas, ils se moulent dans un costume de cuir, balance le cuineux par la fenêtre et le poursuivent avec un fouet dentelé.
Vraisemblablement d’origine sémitique (certains historiens pensent aux karmates, des musulmans ismaéliens installés au Bahrein), ces pratiques sont régulièrement la cause de querelles de ménage homériques, en effet, les balancines en fines gastronomes adorent la compagnie du goret, elles sont friandes de ses testicules marinées au vinaigre d’amande (elles adorent aussi leur cervelle aux fruits confits mais ce met rarissime à des effets redoutables, elles se mettent à couiner et déclament durant des heures de larges extraits du code civil), elles utilisent aussi les pieds de porc en pendentifs lors de cérémonie initiatique en période de puberté.
Afin d’ apaiser leur courroux, un rituel annuel est organisé durant lequel les balancines se masquent d’un groin de porc et arborent une verge en forme de tire-bouchon, si elles croisent un mâle blanc, hétérosexuel, phallocrate et carnivore, elles le sodomisent.
NB : Les balanctonporcs et les balancines sont transgenres.