Bugle, cobra aux jaunes transes Tout amollies de vapeurs d’or, Murmure d’océan au fond d’un puits amer, Lascif confesseur des peines perdues.
Des papillons fiévreux de l’œil ont essaimé D’un euphonium fougueux, envoûteur des marées, Sa gorge boit la nuit et ses portées stellaires Tandis qu’au loin ondoient les ombres du passé.
Chasseur de fantômes, dans les couloirs obscurs D’un château en détresse, le cor a retenti, Obstiné et strident, les spirales d’angoisse Fascinent la captive des libidos sauvages.
Saxophone asphyxiant aux frénésies féroces, Arracheur des douleurs de passions tyranniques, Des lanières de coton déchirées et sanglantes Flagellent ma mémoire que hantent les bayous.
Ténébreuse sirène d’un cargo en errance, Le tuba enrhumé dans des barriques aigres Gonfle les souvenirs d’un poussiéreux scaphandre Revenu des abysses où se meurent les siècles.
Chaos de plaintes ou déluges de fureur, Tous ces appels cuivrés dans les forêts nocturnes Ouvrent de larges plaies qu’avive chaque nuit Quand le silence seul répond au solitaire.
