Ondule, Eurynomé , roule tes yeux sauvages, Danse, lascive, autour d’Ophion aux anneaux d’or, Il va te féconder dans les transports en rage Des vents incandescents qui chassent les aurores, Puis, tu l’écraseras sous ton talon d’ivoire! Voleuse insatiable, la nuit aux ailes noires Emporte dans son sombre champs ton oeuf d’argent D’où s’exhale Phanès, ce sorcier envoûtant Dont le tambour puissant dans les montagnes gronde Tandis que ruissellent en inlassables rondes, Ces pupilles de feu dans leur constellation Qui scrutent l’infini au fond d’un tourbillon, Des bruits d’enclume fracassent l’obscurité, Quel forgeron frappe le flanc fou des volcans? Sous les halètements du chaos démembré, Eros et Thanatos s’enlacent, véhéments, Leurs cris gigantesques implorent l’univers, Alors, un soleil jaillit sanglant de la mer…
