Cette nuit sans étoile, j’ai rêvé avec toi Dans l’île aux fracas d’or où valsent des cobras, Les roses se fanaient, giflées par un vent noir. Sous un phare lunaire qui dardait un cimetière, Quelques os remuant sifflaient leur litanie En cortège sonore vers les frileux rivages Où des crabes baveux poursuivaient la marée. Sous un sombre portique, je t’offrais un ciboire, J’y avais déposé le murmure des vagues, L’appel des dauphins bleus et le chant de l’aurore, Un buisson ardent où s’enflammait mon coeur Qu’attisait constamment ton souffle imperceptible, Mais déjà, une brume et ses mains assassines S’en vient tout dissiper comme un triste mirage, Nos rêves éloignés, nous voilà étrangers, Il ne reste, figé qu’un reflet improbable Dans mon miroir ridé, d’une rose fanée.