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Giovanni BENINI

Aux frontières de l'inquiétude

Un grand vent balayait les ombres dans la rue
Qui s’étaient détachées de leurs corps éperdus,
Les heures se cachaient dans de lourds cauchemars
Hérissés de pièges et de vils traquenards,

Des chevaux aux yeux fous galopaient sans répit
Sous les arcades bleues d’une place déserte
Que la lune agressait de ses griffes blêmies,
Dans l’arbre ricanait une corneille inerte.

Qui donc criait au loin qu’il perdait son visage,
Et qui le lui volait, quel collecteur d’images?
Une main égarée s’agrippait à la herse
D’un parc abandonné où errait sa détresse.

On entendait des pas fuir sur les noirs pavés
Mais pourtant personne ne semblait se sauver,
Un phare s’allumait comme un coeur enflammé,
Etait-ce ton regard au fond de mes pensées...