Mais qui m’appelle au loin au milieu de la plaine Quand tournoie dans le ciel la vague d’étourneaux Quand des statues de cendre où se meurt le soleil Jettent leurs bras coupés vers un mirage aimé,
Le désert qui s’en vient effacer les miroirs Souffle-t-il l’harmattan où rôdent les mémoires, Leurs cris étouffés aux fenêtres où le temps Passe son visage, chaque jour vieillissant?
En haut de la colline, une croix se lamente, Son bois s’est craquelé sous une pluie d’épines, Quelques regards perdus ont scruté les nuages Qui ne font que s’enfuir plus vite chaque jour,
Ce sont tous les absents qui soudain se souviennent Quand ils étaient vivants en sursis seulement, Peut-être ont -ils voulu au milieu de la plaine Te prévenir aussi que tu n’es qu’un passant.