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Giovanni BENINI

Aphrodite

Une écume d’échos au creux d’un coquillage
Se remémore encore, avec quelle éloquence!
La conque échevelée au frémissant sillage
Qu’Aphrodite exaltée chevauchait en cadence,

Sa nudité offerte aux vagues déferlantes
Affolait le soleil qui roulait écarlate
Dans un ciel en extase où volaient nonchalantes
Les ailes du désir qu’honoraient les cantates,

Qui donc te féconda, beauté immarcescible,
Un crime castrateur, horrible parricide!
Des organes sanglants dans les flots insensibles,
Enflammèrent la mer comme un astéroïde,


Déesse de l’amour, issue de la souffrance,
Que d’ambigus combats pour ta reconnaissance!
Serait-ce la raison qu’au fond de nos passions
Cet autre un jour aimé meurt de notre aversion?