et les feuilles de l'automne jaunes, noires et pourpres tourbillonnent dans le vent humide et glacial en créant des ombres chinoises au contact des rayons d'un soleil paresseux. depuis le balcon de ma chambre d'hôpital, je découvre au loin des gelées poussiéreuses annonçant l'arrivée imminente de l'hiver. depuis longtemps, j'attendais ce jour. hier, aujourd'hui et toujours. ce grand jour doré, brodé de guipures. sans regret, sans tremblements je vais arpenter le chemin ultime qui va me conduire aux retrouvailles de tous les êtres qui peuplent le plasma cosmique dont j'ai senti tout le long de ma vie les enchanteresses et constructives vibrations. demain sera le jour des adieux à mon épouse et à mes enfants je conseille d'avoir à l'égard de tous les humains la langue claire et le coeur pieux. demain, j'ai rendez-vous avec mon docteur, cet homme généreux, pétri d'amour. ensemble nous allons initier le chant des oiseaux. ces êtres aux grandes ailes qui jouent des trompettes , entonnent des cantiques musiques et chevauchées belles et vous conduisent vers des rivages éblouissants de lumières. demain, des douleurs vives s'éteindront les feux ceux là qui transforment vos gémissements en de chiens les aboiements en vous dépouillant de votre dignité, de votre humanité en présence de celles et de ceux qui vous aiment. à dieu je confesse mes péchés ceux de mes hasardeuses innocences de même que ceux commis avec volupté en toute conscience. je demande dans la prière et les parfums de l'encens à être conduit vers le repos éternel. que la joie de mon départ radieux étreigne le coeur de toutes mes amours adieu monde. vivent les cieux de tous les univers.