le premier jour de mon départ pluvieux je fus aussitôt convoqué par le vieux devant un parterre de moult juges des cieux. leur doyen s'appelait michel. sa greffière se prénommait rachel. il me demanda sans tarder, les grands maux de mon existence de confesser. sans trembler, d'une voix claire, j'entamai devant le jury appliqué, de réciter la litanie des fautes de ma vie passée. de tous les gestes, actions et faits recensés, depuis des années que sur terre je vivais, un évènement particulier me faisait de la peine. l'amour incongru incestueux volontairement délicat et voluptueux magnifique et exclusivement platonique sans geyser ni randonnée forestière que secrètement j'entretenais avec ma filleule dont la beauté était d'une grandeur titanique. titane était belle et sainte de la nature, elle était un merveilleux dessin. le jour j'étais son parrain attentionné. dès la nuit tombée dans mes rêves j'étais son bébé. j'aimais beaucoup mon coeur titanique mon joli bateau des temps maléfiques. mon récit émut michel jusqu'aux larmes. soudain tous les juges dans un grand vacarme sonnèrent pour moi un allegro de trompettes. ils me conduisirent dans ma demeure céleste en me pardonnant mon platonisme incestueux. me réveillant je me sentis mal à l'aise d'avoir dans mon sommeil emprunté un chemin aussi incertain et escarpé avec lequel jamais la morale ne biaise