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Frederic ALB

EN OFFICIER

Epreuve de courage passée reste vive,
La lente douleur tardive à ma montre,
Je rejoins enfin mon unité d'active,
Affecté auprès de ma seule rencontre.

En mon mince uniforme de régiment
Protéiné goût de l'effort en thème,
Armé des ombres où je reste même
Quand le jour point en monuments.

L'aube en latin sur austère liste s'éveille,
Le destin en grec échappe à la tragédie,
Car je serai un jour officier sans pareil,
Sortant de réserve et se battant comme dit.

Si je puis plus tard transmettre en élève
Cette énergie qui parfois en esclave put réduire
En cendres serai humble tel chêne et sève,
Puisqu'enseignant, cicatrisé, je sais conduire.

Ago, axo, égagon, éka, grec ancien est ce verbe,
Que l'on apprend au collège comme irrégulier,
Qui signifie "diriger", "conduire" en particulier,
Je le sais depuis si longtemps et ne peux le perdre.

Officier parlant les mots de la nature d'avant,
Celle de la guerre et du froid, un si épais rebelle,
De la ronde solitaire, à magnétiques balles réelles,
Seul et sans ailes ici-bas, pour ne servir d'aimant.

Officier des jardins pour un travail d'honneur,
Stratège des combats pour qu'Austerlitz demeure,
Fier et grave quand l'autre en danger se trouve,
Comme moi hier, jamais demain, et je le prouve.