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François MATHIEU

Comptine d’Halloween

Frissons, frayeur, froideur,
Courage, la mort approche!
Regarde ses grands yeux
Profonds, meurtriers et bleus.

Frayeur, frissons, froideur,
Je te l’interdis, ne t’accroche
Pas à moi, ni à la vie,
Mais au destin qui te sourit.

Froideur, frissons, frayeur,
Je te l’ordonne! Plonge
Dans le monde des esprits!
La chute sera vite finie.

Frissons, froideur, frayeur,
Tu devras passer l’éponge
Car en un tour de main
Tu n’auras plus de destin.

Froideur, frayeur, frissons,
Ton ange restera à jamais
Le plus grand démon
Des profondes nuits sans nom!

Frayeur, froideur, frissons,
Et si tu ne pars jamais,
Minuit te poussera à agir,
Car c’est l’heure des vampires.

Froideur, frayeur, frissons,
Lorsque la lune qui te fait oublieux
Aura enfin parcourue son tout,
Tu croiseras les loup-garous.

Frayeur, froideur, frissons,
Voilà le monstrueux monstre hideux,
Fils du scorpion et du loup,
Cousin du glouton et du hibou.

Frissons, frayeur, froideur,
N’aie pas peur de la rivière criante,
Elle ne peut boire que les vils
Chez lesquels la vie est en exil.

Frissons, froideur, frayeur,
Créatures, sous mes pieds, grouillantes,
Arachnée vous a-t-elle enchantées
Pour mieux, dans sa dentelle, vous attirer?

Frayeur, frissons, froideur,
Déméter, ne pars pas cet hiver!
Sinon la mort et le froid
Nous prendrons dans leur effroi.

Froideur, frissons, frayeur,
Apollon, artiste des arts divers,
Soigne-nous de la plus belle mélodie
Pour contrer ta sœur, la nuit.