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Francis PRODEL

Nos rivières

Elles se meurent doucement et se vident.
De toutes leurs eaux, de rides certaines.
Elles se remplissent et dans leurs bords s’érode.
D’arbre fou mangeant leurs pauvres veines.

Elles peinent à couvrir leurs bords et à se remplir.
Ronger de sable, de terre, d’écorce, de courbe.
Ouverte, arasées par des bordures à partir.
L’eau creuse son dessous, et forme une croûte.

La flore se meurt et son lit en passoire.
Ne retient plus l’eau, ne fait plus l'abreuvoir.
De grands espaces très secs, en son sein boivent.
Le peu de pluie, sans veine pour qu’elles reçoivent.

Elles ne rigolent plus, le filet d’eau n’est plus ramassé.
Vers elles, elle roule, fuyante, beaucoup trop forte.
L’eau bouscule la berge, jusqu’à la porte.
Nos rivières se meurent, rassasiées d’être bien seules.