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Francis PRODEL

La tenue et le temps

Vous n'aurez plus le temps, d'avoir de la tenue.
Vous avez tenu, à sa tenue, le temps est pressé.
Comme jadis, vous aviez sans espoir et sans retenue.
Rempli les cages à bestiaux, sans prendre le temps.

Vous n'aurez plus le temps, d'avoir de la tenue.
Comme jadis, vous laissiez le temps, sans retenue.
À remplir d'êtres, sans espoir, vers les camps.
Pendant que d'autres faisait taire les crépitements.

Vous n'aurez plus le temps, d'avoir de la tenue.
Comme jadis, vous laissiez faire les poches à certains.
La différence vous est étrangère, et sans retenue.
Vous l'avez détruite, celle-ci même, vous l'avez empêché.

Vous allez disparaître, destructeurs, fouineurs, menteurs.
Les bâtisseurs s'en vont, ils vont ailleurs, râleurs.
Vous qui portiez, sur vos têtes, des galettes bien noirs.
Ce n'était pas celle de la tenue, au moins celle de la peur.

Celle de la lâcheté, et pire celle de la complaisance.
Celle-là même, pendant que vous vous taisiez, et la tuerie
Pouvait commencer, le hold-up peut continuer, sans tenue.
Hommage à sa grand-mère, dommage qu'elle ne soit pas tenue.

Faire taire les flammes, les éteindre, les ramasser.
Vous n'aurez plus le temps, d'avoir de la tenue.
Si tant est, un jour que vous l'aviez eu dans l'urne.
Être l'anticonformiste, la différence de tous sans retenue.