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Frédéric DELAVILLE LEGEAI

Ils se taisaient... (lipogramme d'après Madame de Baye)

Ils se taisaient : c'était l'heure troublante et chaude
Où l'astre lumineux frémit sur les rideaux croisés,
L'heure lourde où l'amour, dans l'air assoupi, rôde...
Une rose effeuillait ses effluves apaisés.

L'homme ne disait pas à la madame ses pensées
Tristes, elle ne disait pas à l'homme ses chagrins
Amers, mais le temps s'écoulait entre leurs mains pressées
Tel un collier de demi-deuil dont on compte les grains.

Ils se taisaient, occupés par le silence tendre ;
Une caresse errait en cette obscurité,
Et elle sentait son âme follement se tendre
Vers l'âme tremblante de l'homme, épris de clarté !

L'arome de la fleur passait comme un sourire ;
La chambre s'emplissait dans le même temps de regret
Et d'espoir : Il pensait les douceurs qu'il n'osait dire
Ils se taisaient, conservant chacun pour eux leur secret...

O silence ! c'était l'heure troublante et chaude
Où l'astre lumineux frémit sur les rideaux croisés,
L'heure lourde où l'amour, dans l'air assoupi, rôde...
Une rose effeuillait ses effluves apaisés.

Septembre deux mille quinze

Variantes (septembre deux mille quinze)
VIII Comme un collier de douleur dont on compte les grains.
(première version)
VIII Comme un collier de deuil dont on dénombre les grains.
XI Elle sentait son âme éperdument se tendre
XII Vers l'âme de l'homme tremblante, toquée de clarté !
(première version)
XIII L'arôme de la fleur passait comme un sourire ;
XV(fin) Ils pensaient les mots doux qu'ils n'osaient dire
XV(fin) Ils pensaient les douceurs qu'ils n'osaient dire ;
XVI(fin) ne communiquant pas chacun leur secret...