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Etienne CHAMPOLLION

L’ivrogne

Qui voit-on au matin couché dans un arum,
Au sommeil étourdi dans des vapeurs de gerbe,
Comme une nacre tache au beau milieu de l’herbe :
C’est l’ivrogne voguant sur des vagues de rhum !

Qui voit-on ruminant l’église et le fatum,
Fantôme de la nuit qui mâchouille le verbe,
A allumer des feux à la flamme superbe :
C’est l’ivrogne valsant sur des valses d’opium !

Qui voit-on se vautrant dans la mélancolie ;
Dans le cœur, imprimée, une vieille ancolie
De Nerval, la folie aux posthumes amours.

Qui s’enfuit en baisant les puantes amphores,
A faire de l’alcool des âtres anaphores,
C’est l’ivrogne à la vaine où l’ivresse est un cours