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Etienne CHAMPOLLION

Les yeux d’Anna

Comme deux pénétrants au parfait de vos charmes,
Comme deux éternels aux contours éclatants,
Les cieux y sont allés découvrant des latents
Gouffres d'Aubes et de Soirs - Les paupières gendarmes ;

Méduse les portait comme d'uniques armes,
Et vous mademoiselle au plus beau du printemps,
Vous en fîtes des mots, des poèmes d'un temps,
A sonder dans mon cœur plus qu'un baiser, des larmes ;

Deux opales, deux sœurs jumelles de beautés,
Où naissaient cent rayons aux reflets indomptés ;
Mes plus mystiques nuits s'en donnèrent lecture.

Et j'y ai lu la nue et j'y ai lu les mers,
A présent pauvre fou dans les oublis amers
Mon rêve tout entier s'en fait l'architecture.