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Etienne CHAMPOLLION

La mort de l’ivrogne

Il tenait dans sa main une fleur sépulcrale,
Le crane fracassé contre le marbre blanc ;
La bouche comme ouverte à la nuit accablant
Une mort sans bruit, sans lumière sacrale.

L’Alcool vivant encor dans l’ocre sang noirâtre,
Figé sous une peau puante et de couleur
Gerbâtre, un pantalon au teint de son malheur,
Jaune comme ses dents aux senteur de saumâtre.

Il était là parmi les âtres détritus,
Jeté comme un déchet dans les cageots foutus ;
Haï des braves gens quand à la nuit il grogne !

Pourtant il fut rêveur sur les vagues de rhum,
Tendre fuyant le mal, poète de l’opium ;
Dans l’ultime fumée embrassons cet ivrogne !