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Etienne CHAMPOLLION

La Chute : L’ombre des gares

Il ne passe aucun train sur les routes en deuil,
Ceux qui même autrefois foulaient prés et montagnes,
Dans mon cœur sont défunts, évanouis aux bagnes
A charrier muet notre propre cercueil !

Je descendais le quai, vous me faisiez accueil,
Le sourire ingénu, dans mes yeux des champagnes
Eclaboussaient de rêve à toutes les campagnes ;
Tes lèvres à ma bouche avaient tout d’un fauteuil

La rose qui fleurit aux plein froid de l’auvergne
Pris les traits horrifiants d’une sanglante vergne :
Ma tête s’y effondre au plein creux du remords.

Me prendrez vous le bras sur ces longs rails en herbe,
Repeindrons nous la gare en un palais imberbe,
Là où l’ombre trop folle espère votre corps.