Un Amour de fille (triptyque de sonnets, volet III)
Prenant le plus grand soin de s’attacher au cœur Sans trop toucher l’esprit, elle invente à loisir, Selon son bon plaisir, je ne sais quelle histoire Espérant bien m’y prendre en m’en faisant mystère.
Je me dois attention pour ne pas, au moment, Trahir ce cœur d’enfant qui me paye d’avances. La voilà qui, de plus, se flatte et se fait fort D’être la plus retorse au jeu des osselets !
Il faut bien que raison ait quelquefois folie : Les mains cherchent les mains mais nos bouches, déjà, Ont entre leurs baisers de plus petites pauses.
La femme tout d’un coup se donne tout entière, M'accueille dans sa chair puis se laisse fouiller, Enfin se laisse aller à arrondir la bouche...
Aix-en-Provence, 1988. Triptyque de Sonnets en rimes blanches.