Dans l’armoire y a cette étagère Elle t’appartenait naguère Elle est désespérément vide Pas le moindre p’tit bout de tweed Ma brosse à dent n’a pas l’moral Elle s’ennuie dans son bocal Elle aimait bien les poils souples De sa compagne un sacré couple Et quand je vais à la laverie Je n’vois plus parmi mes habits Tes p’tites culottes mélangées A mon linge en train de tourner Et quand j’me sers dans le frigo Une petite bière un bout d’gigot Où sont tes crèmes hydratantes Et puis tes lotions nettoyantes La porte du placard pivote T’as oublié ta bergamote Un geste bien intentionné Tant pis pour moi si j’aime pas l’thé Et le soir quand je suis couché Dans ce grand lit je peux m’vautrer Je peux dormir à poings fermés En rêvant d’être dérangé P.S. je voudrais ajouter La morale que j’ai trouvée J’ai retenu comme leçon Que je te dois d’être moins con Nota bene encore un mot Je le promets c’est ultimo On s’est loupé sur un impair On sait toujours ce que l’on perd