Nous sommes sentiments dont les mots sont porteurs L’étroit nuancier de tous les synonymes Qui se trouvent aussi beaucoup trop réducteurs Pour traduire illustrer les feux qui les animent Ne pourront jamais être assez évocateurs...
Ressentir un regard qui vibre et qui pétille Comprendre la splendeur d’un sous-bois dans l’été La force d’un non-dit -absence qui scintille- Trucide la parole avec habileté C’est tout le cartésien qui brusquement vacille…
Écrire et s’exprimer serait-ce un peu trahir Sans doute mais qu’importe il faut laisser sa trace Humble et petit écho sans vouloir ébahir Reflet d’humanité qui vient et nous enlace Qui vient du fond des temps qui ne saurait vieillir…
Tous les récits d’hier sont des larmes acides Témoins d’êtres vivants à jamais disparus Les générations un jour se suicident Leurs imparfaits écrits sont toujours de grands crus Comme un défit vibrant aux siècles homicides…