Énergie régulière pour rythme régulier… Sans se lasser les palmes du ventilateur tournent [et brassent… Discret et hypnotique ronronnement dénué de charme… Pesanteur troublée par un étroit faisceau de lumière Révélant la présence tournoyante de poussière… Puis du cœur de cette ambiance on oublie tout le vacarme De l’extérieur et elle devient comme une cuirasse Dont insensiblement on se retrouve prisonnier…
Ainsi va la vie battue par les palmes des habitudes… Dans le ronron d’un train-train se passe notre quotidien… Certains jours une lucide lumière le traverse Porteuse de réminiscences que l’on croyait enfouies Et qui nous ont émues et fait vibrer dans une autre vie… Bien avant que la ‘réalité’ tombe telle une herse Qui nous coupe du rêve décrié déclaré malsain… Alors on rentre dans le moule habillé de solitude…
Combien de solitudes vont sans aller en RER Résignées et brisées par une course qu’alimentaire Entretenue voulue par un système qui ‘pompe l’air’ Au sein d’anonymes mégalopoles inhospitalières Où l’argent devient un carburant pour moulin à prières…
S’ouvre la soupape du jardin secret des nostalgies Fleuri de « Tu te souviens » « C’était bien » dénués [de souci… Mais quand devant le miroir on voit son regard affadi Le temps de quelques courts instants larmoyants on réagit Le ventilateur s’arrête et l’on se dit « Putain de vie ! »…