Tel ruisselet jaillit de la Source Mère; Entre quelques rochers, il accourt au soleil, S'enivre des parfums du matin primaire. Il est le jeune fruit qui sort de sa corbeille.
Il court allègrement entre les herbes folles, Dévale la colline, glisse en jolis lacets, S'abreuve en son parcours, élargit ses berges molles, Unit son flot perlé aux verdures enlacées.
C'est un flot de jeunesse qui descend gaiement. Ivre de parcourir avec grande fierté Nombre d'arpents jolis sous les cieux cléments D'un printemps radieux, en toute liberté.
Coulent ainsi les jours, telle se passe l'enfance, Préservée des remous du torrent en furie. À s'ouvrir au monde en toute confiance, Insouciante et gaie dans un décor fleuri.