Plus fort et loin déjà, il poursuit son voyage. Parvenu au vallon, le ruisseau a grandi, Fougueux et turbulent, il a forci avec l'âge; Il veut un autre espace, un autre paradis.
Contraint par l'obstacle, il évite la roche, Répond à ce chagrin en ajustant son cours. Son chemin est tors, il est mouche du coche, Apprend sur le terrain et obvie tout discours.
Ici le jouvenceau rugit ou se prélasse, Chante entre les rochers, émeut par cent façons Effleure de son onde, délicieuse audace, La douce anémone troublée par sa chanson.
Ainsi coulent ses jours que les arbres protègent, De leur haute colonne qui caresse les cieux. Ainsi court l'eau pure en si beau cortège Jusqu'à la vallée où va cet audacieux.