En ces deux collines rondes à leur premier soleil Ma vision matinale et mon sang sommeillent ; Elles viennent au loin d’une calme étendue de soie Et remontent en pente douce se soulevant vers moi. J’y glisse deux yeux verts mais ce versant m’attire tant Que le vent d’en haut parait tourner en gîtant.
Autre paysage à mes sensibles errances : Ruisselante consistance, ondoyante somnolence, Puis un sommet, nu, lisse, jaspé et immobile. Suit ce val perdu où la lumière habile Sème à l’envie myriades d’espoirs accrocheurs Quand il s’élève encore en un arc aguicheur.
Dernière métamorphose ; tu m’apparais enfin : Cheveux, front, nez, joue, lèvres, menton, beau cou, sein, ventre… Et toujours endormie, tu palpites de vie. Moi, qui n’ose toujours pas, interrompre ta nuit Finis pourtant par ne plus me suffire de l’œil Et coucher ces beautés que je vois sur cette feuille.