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Daniel ANDRE

Boléro

ÉCLAIRCIE
Les morts se lèvent
Se frottent les yeux
Et s'étirent
En éclatant de rire
En fait, il n'y a jamais eu de morts
Toujours eu que des vivants qui
Une fois essorés de leur sang
Font un petit somme.
Mais ça, seuls les morts
Le savent.
Chacun s'épanouit en bikini
À l'ombre de sa villa
Et de ses bois
Dans les rues de sable les arbres
Et les fleurs
Cachent les maisons.
Partout on entend des chansons
Comme des chevreaux fous.
Les gens sautillent de joie
Et s'embrassent sans raison.
Sans haine, sans division.
Il y a de grandes avenues
Qui traversent tous les pays.
Les enfants la nuit
Dorment tranquillement dans les bras
De leur papa et de leur maman.
Il n'y a plus de cité et plus de véhicule
Partout des champs crépitants
Et des sentiers de sable jaune
Qui les traversent.
Les voix sont douces
Et les lèvres souriantes
Des vaches paisibles ruminent
Sous les chênes.
Le jardin prospère sous le soleil d'or
Et le coq chante sans attendre l'aurore.
Le chant de la chouette ne dérange pas
L'homme qui dort sous la lune tiède
Au fond des bois.
Les maisons n'ont pas de porte
Les yeux ont oublié l'acide des larmes
Et les hommes la fureur des armes.
Il n'est que d'attendre un peu
Pour voir tout cela dans un monde heureux.
D.andré Janvier 80