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Cypora Boulanger

Ô sentiment d’effroi !

Ô sentiment d’effroi, là au creux de nos panses,
Impérieux et froid en lames de rasoir,
Tu coupes nos élans et rudoie notre histoire
Nous forçant à courir et fuir la décadence !

La terreur a pris place et nos esprits se terrent,
L’espoir s’en est allé, ne reste que dégoût,
L’ennemi se profile envahi de courroux,
Et tambourine à l’huis claustré de nos repères.

Leurs regards embrasés par une haine endémique
Se posent çà et là cherchant à ébranler
Nos êtres pantelants esquivant leur armée
Et nos poings qui se nouent se crispent hystériques.

Nos cœurs s’arrêtent là… puis battent en cadence,
Car s’allonge le temps alors paralysé,
La crainte nous étreint entre ses doigts glacés
Jusqu’à écarteler nos âmes dans sa danse.

L’angoisse nous saisit et borne tous nos gestes,
Sa froideur nous entrave en inhibant nos vies,
Si bien que ses venins, nous semblant indigestes,
Le marbre des statues pour lors n’est qu’ironie.

Laissant en nos pensées des traces de morsures,
Au-delà du néant, s’ébranlent nos hardiesses,
Sentiments qui jadis guérissaient nos blessures,
Avant que de sombrer dans une igue traitresse.

La bravoure est partie ne laissant que méfiance,
Il nous faudra pourtant pour retrouver un jour
Le chemin conduisant aux croisées de l’amour,
L’affronter vaillamment avec outrecuidance.

Alors, la bouche aigrie, coagulée de larmes,
Qui se tord déformée par des cris délétères,
Eructant à tous les vents des jurons de colère
Nous maudissons le sort qui nous met en alarme…

…La rivière a besoin de l’orage et de l’onde
Pour prolonger son cours et joindre l’océan,
Les hommes de courage aux portes du néant
Pour y jeter dedans leur rage et leur faconde.