Ma page est un totem et ma plume une flèche ; J’en décoche à tous vents au fil de mon envie Et c’est entre mes doigts que les mots prennent vie Quand le zéphyr frémit et que le linge sèche.
Je contemple les nues balayant tout l’espace, Et me prends à rêver sur l’ardoise des cieux, Gardienne des grimoires j’offre à qui le veut Mes souvenirs brûlants qui s’impriment… s’effacent.
Parfois, je me saisis d’un crayon et je trace Des vers écartelés aux blessures des maux, Que la mer a occis sous l’orage vorace Sabotant mes rondeaux comme plie le roseau.
Alors, je clos mes yeux pour garder en mémoire Tous ces mots dérobés à la course du temps, La Lune et le Soleil m’aident à m’émouvoir Chaque fois réunis à ma table au couchant.
Et leur éternité qui me surprend sans fin, -Immuabilité enfouie au fond des âges - Me pousse à rétorquer aux somptueux messages Qu’ils laissent aux rêveurs penchés sur leur couffin.