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Cypora Boulanger

Les mains des Hommes

L’astre blond en sombrant dans des plaies de l’horreur
Cireux comme l’hiver, s’abreuve de leurs larmes,
Car la Mort est entrée dans leurs maisons en armes,
En laissant leurs foyers sans éclat ni couleur.

Ô Toi qui connais tout, guide-les en prière
En épurant leurs cœurs même si le pardon
Impossible à donner leur balafre le front
Et leurs mains qui se nouent désavouent Ta lumière !

Entre argile et azur, au bord du précipice
Où leur vie a sombré, tourmentés, épuisés,
Apprend leur à nouveau à faucher tout ce blé
Qui languit de fermer toutes leurs cicatrices.

Ô Toi qui comprends tout, guide-les en prière
Pour alléger leurs maux et sabrer cet outrage
Qui mit fin à leur nuit dans un fracas de rage
En refermant leurs yeux à jamais sur la terre !

L’océan ténébreux gifle leurs solitudes,
Les fils de leur destin se sont tant dénoués,
Apprends-leur à nouveau à ne plus retomber,
Montre-leur le chemin promis aux plénitudes.

Ô Toi qui comprends tout, apprenant la prière
Qui rendra au soleil le brillant de l’amour,
Ils pourront à nouveau au lever de ce jour
Délivrer leur chemin des lambeaux de l’enfer.

C’est alors que, pâmés à la vue d’une étoile,
Ce brandon de ferveur qui fait battre leur cœur,
La lumière jaillit au travers d’un pur voile,
Même si sur leurs joues glissent encor des pleurs...

...Car ils guettent toujours le retour des nichées,
Ces enfants qu’ils ont faits en offrande à l’amour,
Mais, s’ils tendent les bras aux cieux muets et sourds,
Nulle voix ne répond à leurs cris de damnés !

Ô Toi qui comprends tout, pourquoi sur cette terre
Les flots mélangés à l’obscurantisme noir
Mettent sous les verrous de l’antre de leur gloire
L’espérance et la vie, les gardant prisonnières ?

Ne sont-ils que jouets en l’infini espace
Que Tu leur as créé de deux morceaux de rien ?
Ce monde où les humains s’affrontent face à face
Depuis la nuit des temps pour des bouts de terrain ?

Que vaut Ton Univers où nous, petites choses
Nous battons sans arrêt comme des chiffonniers ?
La lune et le soleil en sont tout désolés
Et fanent aux jardins tous nos bouquets de roses !

Si nous nous accordions tous autant que nous sommes,
Tout en n’ensemençant que des milliers de fleurs,
Nous ferions de ce monde un éden de cueilleurs
De bouquets d’amitié entre les mains des Hommes !