Vos
poèmes

La Mimolette en mobylette
Avec son casque et ses baskets
Au lupanar de La Galette*
S’en allait planter sa quéquette…

Chemin faisant il rencontra
La mèr’ Julie dans de beaux draps
Qui lui dit si tu veux, mazette,
On pourrait fair’ des galipettes.

Ainsi fut fait sans embarras,
Quand Cupidon sur la sellette
En leur décochant ses fléchettes,
Leur révéla le Nirvana !

Mais, au logis, sa femmelette
Qui se rongeait alors les sangs
Et l’attendait dans sa nuisette
Fomentant des fléaux fumants,

Fulminait à en perdre haleine,
S’apprêtant à le retrouver
Et sentait monter lors la haine
Qui lui titillait le côté.

Tout ébaubi de sa conquête,
Lui promettant de revenir,
Le frometon, sans sa baguette,
Pris le chemin du revenir.

A la maison, en tête à tête,
Avec Madame sa moitié,
Il dût avouer sa défaite,
Quand ell’ l’accueillit au foyer :

La fureur altérait sa face,
Entrechoquant ses bigoudis,
Il vit s’envoler dans l’espace
Tous les objets, tous les débris

Qu’elle lui lança en colère
Ratant de peu de l’assommer,
Qu’il n’eut que le temps de fuser
Sur le palier de sa chaumière !

Moralité :

Vous libertins extravertis,
Dont le cœur et la bouche mentent,
Vous politiciens pervertis
Fermez vos braguettes ballantes !

Et si pensez aux galipettes,
Cachez-vous donc au fond d’un bois
Pour butiner vos amourettes
Et pour abreuver vos émois.

Car il n’est pas bon, à tout prendre,
De montrer tous vos attributs
A la vue de la mie si tendre
Qui partagea votre vertu !

La vengeance est un plat bien fade,
Mais elle est la potion glacée
Qui guérit toutes ces malades
Des trahisons qui les ont tuées.

Si l’ire gronde en leurs chaumières,
Il se pourrait qu’un beau matin,
Sur le perron du cimetière…
…On vous y voit sans !a queue d’un !

(*Moulin)