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Cypora Boulanger

L'automne a chanté faux

L’automne a chanté faux annihilant leurs âmes,
L’horreur a débordé en ce matin hideux
Car la mort, déferlant dedans leurs corps de femmes,
Les a défigurées à son gré froid haineux !

La torture infligée distillant la souffrance,
Se cocardant de sang, avide de poison,
En ignorant l’horreur de la défloraison,
Les laissa écorchées, béantes sous l’offense !

Puis, les abandonnant étendues sur la terre,
Les pieds et poings liés, dévêtues à mi-corps,
Il n’en restait plus rien, couchées là, au-dehors,
Que quelques bouts de rien arrachés à l’enfer !...

…Ils ont cherché longtemps à trouver tous leurs restes,
Acharnés et rétifs à toutes les censures,
Baissant les yeux parfois, car tant de meurtrissures
Fendaient le cœur en deux à tous trophées funestes !

Leurs nuits, dorénavant, seront remplies toujours,
De cauchemars hantés par des ombres mauvaises,
Où s’en viendront, cornues, des gorgones obèses
Pour y défigurer des beautés aux seins lourds !

Les jours, comme les nuits, camouflant leurs souffrances
Sous des monceaux de chairs arrachés au néant,
Ils garderont en eux ces vils secrets déments
Qui se cramponneront au tain de leur silence !

Car comment oublier, après tant de laideurs,
Ces dépouilles meurtries qui furent leurs enfants,
Couchés… éparpillés… anéantis… absents…
Avec pour seul linceul l’amour de leurs auteurs ?