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Cypora Boulanger

Je déteste Paris !

J’ai aimé ce Paris de jadis sur la terre,
Ses parcours animés menant au Sacré Chœur,
Jardin du Luxembourg aux sentiers toujours verts
Dont les petits bateaux tout en apesanteur

Voguaient là sur les flots d’un bassin circulaire
En frôlant quelquefois dans un sillage bleu
Le turquoise horizon qui irisait les cieux,
Tout en se déployant sur ce miroir offert

Aux badauds par milliers qui se promenaient là.
Que de fois, n’ai-je pas voulu prendre la mer
Tels ces petits vaisseaux que des gamins là-bas
Dirigeaient, en rêvant de lointaines croisières ?!

Mais, le temps s’est enfui jetant l’ancre à bâbord,
Sans que j’ai le loisir de le voir m’échapper ;
Aujourd’hui, il n’est plus ce Paris qui alors
Faisait battre les cœurs sous la voûte étoilée.

Maintenant, envahi, il a perdu son âme,
Plus rien ne me retient aux pavés d’autrefois,
La saleté des rues où les rats de Paname
Font bombance en tous lieux et partout à la fois.

Défiguré et laid, c’est sous les immondices
Qu’à présent poussent là, comme des champignons,
Des bâtiments sans vie posés tels des caprices
Et ses troncs alentours se moquent des saisons.

Quels suppôts de Satan, quels anges délétères
Ont éteint à Paris ses lumières d’avant,
Le plongeant dans le noir, sauvage et solitaire,
Où des démons cornus immolent des passants ?!

Il y a maintenant, des humains qui se terrent
Car la peur chevillée à leur ventre les prend,
On avait dit pourtant « plus jamais de calvaire ! »
Leur délit ? « Sue aux juifs ! » à nouveau s’y répand !

Et J’ACCUSE à présent tous ses apôtres lâches,
Préférant sacrifier, comme les autres fois
Où, au temps de Vichy, des scélérats sans lois
Ont offert aux bourreaux des êtres sans relâche !

Non, je ne masquerai ni l’alors ou l’ici
L’inondant du courroux de mon indignation
Et je hurle à présent vers le vaste horizon :
Oui, je le crie ici : « JE DETESTE PARIS » !