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Cypora Boulanger

J’ai défié l’océan

J’ai défié l’océan qui déchira mes rêves
Quand la vague insolente a brisé le miroir,
Où mon regard ému par des sanglots sans trêve,
Muet et résigné, s’est perdu dans le noir.

Des éclats de soleil ont lacéré les nues,
Mon horizon floué, aux abords du néant,
Ne sait plus qu’hésiter à aller de l’avant,
Regardant s’enliser mon cœur irrésolu.

Ce soir, saigne mon âme et la psyché brisée
Git sur le limon froid avec indifférence,
Blâmée d’avoir rêvé d’une vie d’abondance,
Déchirée par le fouet de la duplicité.

Je me lie à ce deuil, tenaillée par l’absence,
Broyée par les secrets de sa voix qui s’émousse,
Je me sens investie d’un labeur et m’élance
Vers cette main tendue que pourtant je repousse.

Infidèle à mon cœur, je ne peux plus qu’attendre
Le jugement divin dans le silence froid.
La nuit m’anéantit. Errant dans ses méandres,
Je me fourvoie, vaincue, sur ce chemin de croix.

Pourrai-je pardonner, cruelle forfaiture,
Toutes les trahisons dont mon for est pavé,
Sans me débarrasser de l’âpre flétrissure
Qui blesse encore ici mon âme fatiguée ?

Au pays où l’amour ne sait rien des frontières,
Emue par la douceur et la légèreté,
J’irai en solitaire, en toute intimité,
Jusqu’aux confins du temps, tout au bout de la terre.

Peut-être alors enfin, sous le velours des joncs,
Je vous pardonnerai de n’avoir su me plaire,
A l’écho enchanteur de mélodies si claires,
C’est en paix que j’irai de saisons en saisons…

…Juste aimer pour le mieux c’est omettre le pire,
Cette aubade au printemps qui au vent s’abandonne ;
Rien qu’une menterie encline à méconduire,
Il en des amours comme rameaux d’automne.