Ils ont volé leurs vies, déchirant leurs reliques, -L’innocence abattue par des glaives cruels- Ô meneurs de malheur, vos âmes diaboliques N’accèderont jamais qu’aux enfers démentiels !
Vous brûlez leur mémoire éparpillant leurs cendres Sur des champs déchirés où leur semence expire, Mais leur fétu de vie juste avant de descendre Féconde pour toujours leur terre qui soupire.
Ecrasés sous le poids de sables délétères, C’est sous des cieux amers qu’à l’heure des moissons, On cloîtrera leurs corps meurtris sous les chardons, Revêtus des sanglots de tous leurs êtres chers.
Leurs sentiments brisés inondés de douleur, Pleurant amèrement dessus les marbres froids, Chaque jour à genou, débordant de rancœur Ils lancent vers les cieux des cris de désarrois.
Des foulards endeuillés qui cernent leurs visages, S’évadent les soupirs anéantis de larmes Des mères éplorées qui pleurent sans ambages Tant d’êtres aliénés immolés par des armes !
La haine a sacrifié leurs petits au hasard Dans un charivari de giries assassines ; Si beugle encor l’écho du canon quelque part, Elles n’évoquent plus que décombres et ruines.
Et chaque jour, venant y pleurer leurs enfants Demandent au Seigneur et l’esprit plein de rage, Pourquoi n’a-t-il rien fait pour les garder vivants Eux qui étaient si preux et remplis de courage !
Ô larmes salutaires, calmez leur douleur Et jeter leur chagrin dans le fond des abysses Qu’ils puissent, à nouveau, goûter avec délice Au paradis d’alors où croissait leur bonheur.
Car la souffrance ancrée au creux de leurs entrailles, Nourrit le désespoir en étiolant leurs jours, Et de l’antre ambigu où s’exile l’amour, Délivre-les du mal décimant leurs semailles.
