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Cypora Boulanger

Ils ne reverront plus

Ils ne reverront plus ces logis de tendresse
Qu’ils regardaient alors. Ils les ont vus grandir
Ces jardins merveilleux où ils pouvaient cueillir
Des souvenirs heureux et remplis de promesses.

La porte était toujours ouverte à tous les vents
Et les murs maquillés aux couleurs d’espérance,
La terre nourrissait toujours ses habitants
Et des rires d’enfants ponctuaient le silence.

Pourquoi chercher ailleurs des images d’avant,
Souvenances d’un temps où tout était possible,
Sous un même drapeau, de vivre intensément
Et donner à la vie un sens indéfectible ?

Mais aujourd’hui, hélas, tout est si différent
Et dans leurs regards fous, il n’est plus que tristesse,
Car le glas a sonné depuis bien trop longtemps
Disant aux survivants qu’il est temps que ça cesse !

Le moment de songer à prendre son courage
A deux mains, pour planter dans le cœur des bourreaux
L’écharde qui fera, qu’au terme du voyage,
La Mort les fauchera les vouant au tombeau !

Ceux-là ne pourront plus, du fond de leur enfer,
A nouveau aiguiser le tranchant de leurs lames
Sur les gosiers serrés d’innocents qu’on désarme,
Ni tourner sur ses gonds sa lourde porte en fer !

Les autres n’oublieront jamais, en claudiquant,
Leurs parents disparus dans des geôles sans âme,
Les enfants sacrifiés sur l’autel noir et blanc
De la duplicité aux fourbes oriflammes.

Mais ils s’inventeront dans un diffus désordre
L’allégresse et les joies des heures d’autrefois,
Le temps paralysé finira et leur foi
Les conduira demain aux pays des Licornes.

Alors s’élèveront dans les nues débridées
En cœur, et tout là-haut, le Soleil et la Lune
Qui, dans les cieux nouveaux, enfin réconciliés,
Brilleront de concert… sans haine et sans rancune.