Baluchon encombré d’utopies et de larmes, Des débris de printemps sur le front de l'aurore, Un regard timoré sur la vie qui désarme Et ce doux souvenir qui l’éblouit encore…
Fourvoyé dans sa rage et le cœur en jachère, Ne pouvant se résoudre à tomber à genoux, Il fustige les dieux et tous les saints jaloux Au point de les blâmer d’attiser sa colère.
Il referme son huis lentement sur l’absence Sur le vide si froid du néant infini, Où le cadran figé qui gémit en silence, S’est abîmé au feu de sa mélancolie.
Ses pommettes brûlées par des sanglots épars Semblent se statufier comme sur un squelette, Et sa bouche meurtrie, que ne couvre aucun fard, Maudit tous les démons qui régentent sa tête.
Assis dans le fauteuil qui fait face à la porte, Se souvient de ses pas qui s’éloignaient de lui, Et des mots prononcés sur le seuil de la porte, Juste des mots d’amour, avant qu’elle ne fuit.
Et lui, demeurant là, meurtri par la rupture, Etouffé de chagrin et le cœur écorché, Aimerait s’élancer pour garder son aimée, Et rapiécer son âme et guérir sa blessure.
Ah s’il était l’oiseau, il volerait vers elle ! L’emportant sur son dos alors l’enlèverait, De son bec, dans son cou, des baisers lui ferait, Et son amour ardent lui ravirait les ailes.
